Cocorico, l'attractivité tricolore reprend des couleurs.
L'année dernière, les investissements étrangers ont progressé de 31% chez nous, contre seulement 6% au Royaume-Uni. Selon le baromètre EY de l’attractivité 2018, la France a rattrapé son retard sur l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Pour la première fois, Paris est jugée plus attractive que Londres.
Notre capacité d'innovation et de recherche est citée par 35% des dirigeants interrogés qui mettent en avant la place de la France dans le projet européen, le vivier de talents - ça, c’est pour vous les cadres ! -, et le rayonnement touristique. Par ailleurs, ils sont 56% à juger efficace l'accompagnement à la création de startup.
On le sait, le Royaume-Uni brille dans les TIC. Mais les startups britanniques seront-elles aussi rayonnantes après le Brexit ? « Il ne faut pas oublier que 40% des startups anglaises sont créées par des étrangers, tout comme la moitié de leurs ingénieurs » rappelle Bernard Liautaud, directeur général du fonds d'investissement londonien Balderton Capital. Avec le Brexit, l’esprit d’ouverture de la société britannique, cher aux startupers et autres geeks, risque d’en prendre un coup.
Où aller ? Eh bien pourquoi pas en France, elle qui se rêve en « start-up nation » ?
Son écosystème arrive à maturité. Il y a suffisamment d'incubateurs, de soutien public et de fonds privés pour financer les startups. Des initiatives comme la French Tech, Bpifrance, Station F ou l'École 42 ont fait forte impression dans le monde anglo-saxon.
Toujours selon l'enquête du cabinet EY, 77% des investisseurs disent même avoir « confiance en l'avenir de l'industrie en France ». Non, vous ne rêvez pas, la France n’est plus considérée comme le dinosaure économique d’autrefois. De fait, ces cinq dernières années, les projets d'investissements industriels étrangers ont augmenté de 52% en France, contre 17% au Royaume-Uni.
Bref, le climat change à notre profit. Et cela, c’était avant que le Brexit n’entre en vigueur ! Qu’en sera-t-il dans un an, lorsque contrôles douaniers, réglementations et taxes isoleront le Royaume Uni ? A la fin du XIXème siècle, on célébrait à Westminster « the Splendid Isolation ». A l’époque déjà, il s’agissait de se tenir à l'écart des affaires européennes. Mais comme on le sait, les affaires des uns deviennent, tôt ou tard, le problème des autres…