La charge de Nicolas Bouzou et Julia de Funès est frontale, excessive, mais cet essai nous donne à réfléchir. Constatons-le, le monde de l’entreprise n’a pas coupé aux clichés de la Silicon Valley, ni échappé au méli-mélo des analyses sociologiques et comportementales. Le management s’est sophistiqué, modernisé, mais n’a-t-il pas, en chemin, perdu en sobriété et en efficacité ?
Revenons à quelques principes fondamentaux.
D’abord le sens. À l’image de nos sociétés occidentales, le monde du travail est en recherche de perspectives. Cette quête est au cœur des stratégies RSE et elle nourrit l’actuel débat ouvert par la loi Pacte sur la « raison d’être » des entreprises … Ce qui est sûr, c’est qu’il faut plus qu’un storytelling sur papier glacé pour entrainer une équipe vers l’avenir.
Cette capacité d’entrainement renvoie aux qualités intemporelles du leadership : la vision de long terme qui élève et justifie les efforts quotidiens, la légitimité qui est la récompense des résultats obtenus, la mobilisation et l’épanouissement des collaborateurs, mais aussi l’autorité. De nos jours, cette autorité ne se décrète plus. Elle s’incarne, cherche à impulser et non à caporaliser.
N’en déplaise à l’I.A, le leadership n’est pas une science exacte. C’est le fruit d’une alchimie humaine mêlée de rationalité mais aussi de sentiments. Le charisme et la passion communicative du chef d’entreprise et de ses cadres demeurent les clés de l’engagement collectif.